A la lecture du livre de Claudine Coignard et Denise Kurtz, L'Acte graphique aux Editions des sentiers - découvert pendant mon stage à l'Atelier de Charenton où j'ai pu également observer des enfants en situation d'expression libre - je confirme : 



la première utilisation du geste graphique (dessin ou peinture) permet à l'enfant d'exprimer des sensations vécues au plus profond de son être
... d'où ces traces universelles observées de part le monde : 

  • gribouillis (ou giroulis) s'enroulant toujours dans le même sens
  • petit points (ou punctilis) devenant ronds et s'ornant petit à petit de formes rayonnantes (ou pas)
  • carrés, triangles puis maisons à la cheminée penchée ...
  

autant de formes sans intérêt figuratif initial ... dont nous perdons petit à petit la spontanéité :

  • avec le regard des autres et la verbalisation ("oh ! quel beau soleil"),
  • avec l'éducation ("recopie le modèle", "regarde comment on fait les ombres"),
  • avec les conventions ("non, la cheminée doit être droite", "mais c'est quoi cette fleur ? il lui manque la tige") ...
En tant qu'adulte "perverti", difficile ensuite de retrouver son âme d'enfant et de laisser exprimer sans crainte son imaginaire ... Picasso disait bien :

J'ai passé une vie entière
à essayer de peindre comme un enfant !